La démocratie athénienne
Document 1 :
« En -450, sur proposition de Périclès, une loi restreint les critères d’accès à la citoyenneté. Désormais, « on décida de ne pas laisser participer aux affaires de la cité quiconque ne serait pas né de deux citoyens Aristote, Constitution d’Athènes, XXVI, 4. », alors qu’auparavant il suffisait que seul le père fût athénien. La mère doit être fille de citoyen pour que l’enfant mâle jouisse un jour du nom d’Athénien. A cette occasion, environ 5000 citoyens furent rayés des listes et certainement vendus comme esclaves » Plutarque, Vie de Périclès, XXXVII, 4.
P. Payen, « la démocratie dans la Grèce antique » in P. Cabanel et J.M Février, Questions de démocratie, Presses universitaires du Mirail, 2000.
Document 2 :
« Ceux qui n’entrent pas dans la catégorie des citoyens sont, de ce fait même, exclus de toute participation à la communauté politique. Ni les femmes, ni les métèques, ni les esclaves ne sont associés aux débats de l’Assemblée, n’exercent de magistratures, ne participent aux tribunaux, ne peuvent voter ou pratiquer le tirage au sort. […] [Mais] dans les activités économiques, les métèques et même les esclaves jouissent d’une forme d’égalité avec les citoyens. Les premiers, particulièrement représentés dans le commerce et l’artisanat, peuvent être fortunés ; sur les chantiers de l’Acropole, tous les ouvriers, citoyens ou non, accomplissent les mêmes tâches spécialisées, perçoivent le même salaire et travaillent dans les mêmes conditions. De même, les femmes, y compris les étrangères et les esclaves, ont accès aux cultes. […] Aux citoyens revient la part la plus complète, la plus accomplie aux yeux des anciens : la participation politique. Mais la cité est aussi une unité religieuse, à laquelle participent les femmes ; elle assume encore sur le plan militaire sa propre défense : les métèques les plus fortunés sont intégrés à la phalange hoplitique les hoplites sont des soldats équipés d’une lance et d’un bouclier. Ils sont organisés en phalange, en formation de combat. ; ceux d’un rang inférieur et les esclaves se rangent [parmi les] rameurs. » P. Payen, « la démocratie dans la Grèce antique » in P. Cabanel et J.M Février, Questions de démocratie, Presses universitaires du Mirail, 2000.
Document 3
« Quels sont, dans la cité démocratique, les critères qui distinguent le citoyen de celui qui ne l’est pas ? Le premier, le plus important, tient en un verbe : « participer » […] La participation en commun définit la cité, et, sans participation effective, le citoyen n’est plus lui-même ; il perd sa raison d’être, sociale et politique, son « utilité » au milieu des autres. […] La citoyenneté n’est pas définie en fonction des droits et des devoirs ; « participer » signifie « avoir avec », « avoir ensemble ».
Pour pouvoir participer, le citoyen doit jouir du « loisir ». C’est le second critère distinctif du citoyen, retenu ici. Le fait est d’autant mieux connu qu’il est associé, de façon structurelle, à l’existence de l’esclavage [….] Sans l’existence et le travail des esclaves, les citoyens ne pourraient assumer les magistratures, se rendre à l’Assemblée, être membre du Conseil, partir à la guerre quand ils l’ont eux-mêmes décidé. »
P. Payen, « la démocratie dans la Grèce antique » in P. Cabanel et J.M Février, Questions de démocratie, Presses universitaires du Mirail, 2000.