Après la fin en 1902 de la guerre des Boers qui oppose les Boers, ou Afrikaners, descendants de colons néerlandais (et quelques huguenots français) aux autorités britanniques, l’atmosphère est à la réconciliation entre Britanniques et Afrikaners. Il s’agit, en s’inspirant largement de la constitution des États-Unis, d’unir les quatre colonies du Cap, du Natal, d’Orange et du Transvaal en une entité politique fédérale : l’Union sud-africaine. Celle-ci est, avant que le terme devienne officiel en 1931, un dominion britannique, c’est à dire un quasi-État autonome. Autre colonie d’Afrique australe, la Rhodésie ne rejoint pas l’Union en construction. Cependant, les droits des indigènes, des Indiens (East-Indians) et des métis ne sont pas les mêmes dans la colonie du Cap qu’au Transvaal ou dans l’ancien État libre d’Orange.

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Carte de l'Union sud-africaine : Kevin Shillington, A History of Southern Africa, Burnt Mill (UK), Longman, 1995.
Carte de l'Union sud-africaine : Kevin Shillington, A History of Southern Africa, Burnt Mill (UK), Longman, 1995.
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© La constitution de 1910, D. Chathuant & Clionautes 2013.
© La constitution de 1910, D. Chathuant & Clionautes 2013.
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Pétition à la Convention nationale sud-africaine

Nous soussignés, indigènes d’Afrique du Sud, résidents au Transvaal, sollicitons de porter devant votre honorable convention notre juste requête pour que nous soit octroyée une représentation au parlement d’une Afrique du Sud unifiée.
Nous tenons à vous rappeler que les indigènes de cette colonieLe Transvaal. ont de tous temps été privés de représentation au parlement local, nonobstant le fait qu’ils contribuent largement aux finances publiques en payant l’impôt ; en plus de contribuer à part entière à la fiscalité indirecte […]

Nous imputons l’état avancé de prospérité, la satisfaction matérielle et la loyauté, si caractéristiques des indigènes de la colonie du Cap, à la politique généreuse qui leur a permis d’être reconnus citoyens et de jouir des privilèges de la citoyenneté. Et nous estimons que les mêmes heureuses conséquences peuvent résulter de l’extension du droit de suffrage en vigueur au Cap à l’ensemble de notre peuple en Afrique du Sud.

En conséquence, nous soumettons à la considération bienveillante de l’honorable convention notre requête en vue d’obtenir les mêmes pleines prérogatives politiques octroyées à la population européenne dans la constitution que vous préparez afin de la soumettre à sa majesté le roiÉdouard VII..

Publié dans The Aborigines’ Friend, 22 octobre 1908, cité dans T. Karis, G. M. Carter (dir.), From Protest to Challenge, a Documentary History of African Politics in South Africa, 1882-1954, Vol. 1, California, 1972, traduit de l’anglais par Dominique Chathuant pour les Clionautes ©.