Marco Rubio est né le à Miami. Il est issu d’une famille catholique originaire de Cuba (ses parents ont migré aux États-Unis en 1956), mais il est devenu mormon durant sa jeunesse avant de devenir baptiste puis de redevenir catholique. Politiquement, Marco Rubio est membre du Parti républicain. Président de la Chambre des représentants de la Floride entre 2006 et 2008, il est élu sénateur des États-Unis pour la Floride en novembre 2010.
En 2015, Rubio est candidat aux primaires républicaines, mais il échoue face à Donald Trump, futur vainqueur de la présidentielle. Il décide dès lors d’être candidat à sa réélection au poste de sénateur de Floride. Il est réélu en 2016 et en 2022. En , Donald Trump désigne ce climatosceptique opposé à l’avortement, secrétaire d’État dans son futur cabinet. Marco Rubio, désormais chef de la diplomatie américaine, entre officiellement en fonction le .
Cinq jours auparavant, Marco Rubio est entendu par le Sénat dans le cadre d’une audience de confirmation. Il prononce à cette occasion un discours annonçant la politique à venir des États-Unis. Redécoupant et redéfinissant l’histoire depuis 1945, partisan d’une politique extérieure agressive, il annonce clairement l’intention de Trump de bâtir un nouvel ordre mondial exclusivement tourné vers les intérêts des États-Unis, quitte à s’appuyer sur une paix par la force si besoin.
Version française
[…] À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont été investis d’une mission. Selon les termes du secrétaire d’État de l’époque Dean Acheson, il s’agissait de créer un ordre mondial, « à moitié libre » à partir du chaos « sans faire voler l’ensemble en éclats en cours de route ».
Durant les décennies qui ont suivi, l’ordre mondial qu’ils ont créé nous a bien servis. Les Américains ont vu leurs revenus augmenter et leurs communautés prospérer. Des alliances ont vu le jour dans l’Indopacifique et en Europe, qui ont permis l’émergence de la stabilité, de la démocratie et de la prospérité dans ces régions, et ont empêché une troisième guerre mondiale cataclysmique. Enfin, le mur de Berlin est tombé et, avec lui, un « empire du mal ».
Le triomphalisme de la fin de la longue guerre froide a donné lieu à un consensus bipartisan.
Nous étions arrivés à la « fin de l’histoire ».
Toutes les nations de la planète allaient devenir membres de la communauté démocratique dirigée par l’Occident.
Une politique étrangère qui servait l’intérêt national pouvait désormais être remplacée par une politique au service de « l’ordre libéral international ».
L’humanité tout entière était désormais destinée à abandonner l’identité nationale pour devenir « une seule grande famille humaine » et « des citoyens du monde ».
Ce n’était pas seulement un fantasme — c’était une dangereuse illusion.
Ici, en Amérique, et dans de nombreuses économies avancées à travers le monde, un engagement quasi religieux en faveur d’un commerce libre et sans entraves aux dépens de notre économie nationale, a étouffé la classe moyenne et laissé la classe ouvrière en crise, conduit notre capacité industrielle à l’effondrement et abandonné les chaînes d’approvisionnement critiques entre aux mains de nos adversaires et rivaux.
Un zèle irrationnel pour la liberté maximale de circulation des personnes a entraîné une crise historique des migrations de masse — ici en Amérique mais aussi dans le monde entier — qui menace la stabilité des sociétés et des gouvernements.
Dans tout l’Occident, les gouvernements censurent et poursuivent même les opposants politiques nationaux tandis que les djihadistes radicaux défilent ouvertement dans les rues et foncent sur nos concitoyens avec leurs véhicules.
Alors que l’Amérique a trop souvent continué à donner la priorité à « l’ordre mondial » par rapport à ses intérêts nationaux fondamentaux, les autres nations ont continué à agir comme elles l’ont toujours fait et comme elles le feront toujours : en fonction de ce qu’elles perçoivent comme étant leur meilleur intérêt.
Au lieu de s’intégrer dans l’ordre mondial de l’après-guerre froide, elles l’ont manipulé pour servir leurs intérêts aux dépens des nôtres.
Nous avons accueilli le Parti communiste chinois dans cet ordre mondial. Il a profité de tous ses avantages en ignorant toutes les obligations et responsabilités qui en découlaient. Au lieu de cela, il a menti, triché, détourné et volé pour se hisser au rang de superpuissance mondiale — à nos dépens.
Dans notre propre hémisphère, les despotes et les narco-terroristes profitent de l’ouverture des frontières pour favoriser les migrations de masse, la traite des femmes et des enfants et inonder nos communautés de fentanyl et de criminels violents.
À Moscou, à Téhéran et à Pyongyang, des dictateurs sèment le chaos et l’instabilité, s’alignent sur les groupes terroristes radicaux et les financent — pour se cacher ensuite derrière leur droit de veto aux Nations unies et la menace d’une guerre nucléaire.
L’ordre mondial d’après-guerre n’est pas seulement obsolète : il est désormais une arme utilisée contre nous.
Tout cela nous a conduits à un moment où nous devons maintenant faire face au risque de la plus grande instabilité géopolitique, la plus grande crise mondiale d’une génération.
Huit décennies plus tard, une nouvelle fois, nous sommes appelés à créer à nouveau un monde libre à partir du chaos.
L’histoire se répète : ce serait au tour d’une nouvelle génération de répondre à un « appel » en faveur de la construction d’un nouvel ordre.
Ce ne sera pas facile.
Et cela sera impossible sans une Amérique forte et confiante qui s’engage dans le monde en plaçant à nouveau nos intérêts nationaux fondamentaux au-dessus de tout.
Il y a quatre ans à peine, nous avons vu les prémices de ce à quoi ce nouvel ordre pourrait ressembler. Au cours du premier mandat du président Trump, la puissance américaine a été dissuasive pour nos adversaires et nous a donné un avantage diplomatique important. Aucune nouvelle guerre n’a été déclarée, Daesh a été éradiqué, Soleimani est mort, les accords historiques d’Abraham sont nés et les Américains ont été plus en sécurité
Aujourd’hui, le président Trump reprend ses fonctions avec un mandat sans équivoque de la part des électeurs. Ils veulent une Amérique forte. Engagée dans le monde. Mais guidée par un objectif clair : la paix à l’étranger ; la sécurité et la prospérité chez nous.
C’est la promesse que le président Trump a été élu pour tenir.
Et si je suis confirmé dans mes fonctions, le respect de cette promesse sera la mission essentielle du département d’État des États-Unis.
Il est tragique de constater que des atrocités horribles et des souffrances humaines inimaginables sont perpétrées sur pratiquement tous les continents. Et je suis certain qu’aujourd’hui, on me posera des questions sur la série de programmes et d’activités pour répondre à ces besoins au sein du Département d’État.
En tant que nation fondée sur la vérité révolutionnaire que « tous les hommes sont créés égaux » avec des droits qui ne viennent pas de l’homme mais de Dieu, nous ne serons jamais indifférents à la souffrance de nos semblables.
Mais à la fin, sous le président Trump, la priorité absolue du Département d’État des États-Unis doit être et sera les États-Unis.
L’orientation qu’il a donnée à la conduite de notre politique étrangère est claire. Chaque dollar que nous dépensons, chaque programme que nous finançons et chaque politique que nous poursuivons doivent être justifiés par la réponse à trois questions simples :
-Cela rend-il l’Amérique plus sûre ?
-Cela rend-il l’Amérique plus forte ?
-Cela rend-il l’Amérique plus prospère ?
Sous la présidence Trump, les dollars des contribuables américains qui travaillent dur seront toujours dépensés avec sagesse et notre pouvoir sera toujours cédé avec prudence — et vers ce qui est le mieux pour l’Amérique et les Américains avant tout.
La prudence dans la conduite de la politique étrangère n’est pas un abandon de nos valeurs.
Il s’agit de comprendre une chose de bon sens : si nous restons la nation la plus riche et la plus puissante du monde, notre richesse n’a jamais été illimitée et notre puissance n’a jamais été infinie.
Placer nos intérêts nationaux fondamentaux au-dessus de tout n’est pas de l’isolationnisme. C’est prendre conscience qu’une politique étrangère centrée sur nos intérêts nationaux n’est pas une relique du passé.
Depuis l’émergence de l’État-nation moderne il y a plus de deux siècles, agir en fonction de ce que l’on perçoit comme son intérêt national fondamental a été la norme — pas l’exception. Pour notre pays, placer l’intérêt de l’Amérique et des Américains au-dessus de tout n’a jamais été aussi pertinent ou aussi nécessaire qu’aujourd’hui.
Car enfin, comment l’Amérique peut-elle promouvoir la cause de la « paix sur la Terre » si elle n’est pas d’abord en sécurité chez elle ?
À quoi sert l’Amérique à nos alliés si elle n’est pas forte ?
Et comment l’Amérique peut-elle contribuer à mettre fin à la souffrance des enfants de Dieu dans le monde si elle n’est pas d’abord prospère chez elle ?
Version américaine d’origine :
[…] At the end of World War II, the United States was, in the words of then Secretary Acheson, tasked with creating a world order “a free half” out of chaos “without blowing the whole to pieces in the process.”
In the decades that followed, the global order they created served us well. For Americans, incomes rose and communities flourished. Alliances emerged in the Indo-Pacific and Europe that led to the emergence of stability, democracy, and prosperity in these regions, and prevented a cataclysmic third world war. And ultimately a wall in Berlin came down and with it, an “evil empire.”
Out of the triumphalism of the end of long Cold War emerged a bi-partisan consensus that we had reached “the end of history.” That all the nations of earth would become members of the democratic Western led community. That a foreign policy that served the national interest could now be replaced by one that served the “liberal world order.” And that all mankind was now destined to abandon national identity, and we would become “one human family” and “citizens of the world.”
This wasn’t just a fantasy; it was a dangerous delusion.
Here in America, and in many of the advanced economies across the world, an almost religious commitment to free and unfettered trade at the expense of our national economy, shrunk the middle class, left the working class in crisis, collapsed industrial capacity, and pushed critical supply chains into the hands of adversaries and rivals.
An irrational zeal for maximum freedom of movement of people has resulted in a historic mass migration crisis here in America and around the world that threatens the stability of societies and governments.
And across the West, governments now censor and even prosecute domestic political opponents, while radical jihadists openly march in the streets and drive vehicles into our people.
While America far too often continued to prioritize the “global order” above our core national interests, other nations continued to act the way countries always have and always will, in what they perceive to be in their best interest.
And instead of folding into the post-Cold War global order, they have manipulated it to serve their interest at the expense of ours.
We welcomed the Chinese Communist Party into this global order. And they took
advantage of all its benefits. But they ignored all its obligations and responsibilities. Instead, they have lied, cheated, hacked, and stolen their way to global superpower status, at our expense. In our very own hemisphere, despots and narco-terrorists take advantage of open borders to drive mass migration, traffic women and children, and flood our communities with fentanyl and violent criminals.
And in Moscow, Tehran, and Pyongyang, dictators sow chaos and instability and align with and fund radical terror groups. Then hide behind their veto power at the United Nations and the threat of nuclear war.
The postwar global order is not just obsolete; it is now a weapon being used against us.
And all this has led us to a moment in which we must now confront the single greatest risk of geopolitical instability and generational global crisis in the lifetime of anyone alive here today.
Eight decades later, we are called to create a free world out of chaos once again.
This will not be easy.
And it will be impossible without a strong and confident America that engages in the world, putting our core national interests above all else once again.
Just four years ago we saw the beginnings of what that would look like. During President Trump’s first term, American strength was a deterrent to our adversaries and gave us leverage in diplomacy. There were no new wars, ISIS was eviscerated, Soleimani was dead, the historic Abraham Accords were born, and Americans were safer as a result.
Now President Trump returns to office with an unmistakable mandate from the voters. They want a strong America. Engaged in the world. But guided by a clear objective, to promote peace abroad, and security and prosperity here at home.
That is the promise President Trump was elected to keep. And if I am confirmed, keeping that promise will be the core mission of the United States Department of State. Tragically, horrifying atrocities and unimaginable human suffering can be found on virtually every continent. And I am certain that today I will be asked about the array of programs and activities the Department of State carries out to address them.
As a nation founded on the revolutionary truth that “all men are created equal” with rights that come not from man but from God, we will never be indifferent to the suffering of our fellow man.
But ultimately, under President Trump, the top priority of the United Stated Department of State must be and will be the United States.
The direction he has given for the conduct of our foreign policy is clear. Every dollar we spend, every program we fund, and every policy we pursue must be justified with the answer to three simple questions :
- Does it make America safer ?
- Does it make America stronger ?
- Does it make America more prosperous ?
Under President Trump, the dollars of hardworking American taxpayers will always be spent wisely and our power will always be yielded prudently, and toward what is best for America and Americans above all else.
Prudence in the conduct of foreign policy is not an abandonment of our values.
It is the commonsense understanding that while we remain the wealthiest and most powerful nation on earth, our wealth has never been unlimited and our power has never been infinite.
And placing our core national interests above all else is not isolationism. It is the commonsense realization that a foreign policy centered on our national interest is not some outdated relic.
Since the emergence of the modern nation-state over two centuries ago, countries acting based on what they perceive as their core national interest has been the norm not the exception. And for our country, placing the interest of America and Americans above all else has never been more relevant or more necessary than it is right now.
For in the end, how America can promote the cause of “peace on earth” if it is not first safe at home ?
What good to our allies is America if it is not strong ?
And how can America help end the suffering of God’s children across the world, if it is not first prosperous here at home ?
Secretary-designate Marco Rubio
SFRC Confirmation Hearing Opening Remarks
January 15, 2025
Source : site https://www.foreign.senate.gov/, le document dans son intégralité est disponible ICI