Le monde entier a été abreuvé par les discours et les images de l’investiture de Donald Trump pour son  deuxième mandat de président des États-Unis. Entre le discours d’investiture lui même, la mise en scène du nouveau président signant ses premiers décrets, les propos décousus et le salut nazi d’Elon Musk, les partisans de Donald Trump ont pu célébrer bruyamment, « à l’américaine », le triomphe de leur champion qui leur promet rien de moins qu’un nouvel âge d’or pour l’Amérique. Les voix discordantes qui existent pourtant aux États-Unis  ont eu bien du mal à se faire entendre.

Celle que Mariann Budde a fait résonner  dans la cathédrale de l’église épiscopale de Washington en présence du nouveau président Donald Trump, est suffisamment forte et puissante pour que nous ayons choisi de présenter l’intégralité de son discours.

Mariann Budde, âgée de 65 ans, est une personnalité importante de l’Église épiscopale des États-Unis et a été la première femme nommée à la tête du diocèse de Washington, réputée comme un des plus libéraux des États-Unis. Elle est aussi historienne, mariée, mère et grand-mère. C’est en tant qu’évêque qu’elle a prononcé cette homélie en faveur de l’unité de la nation devant le président Donald Trump, son épouse et d’autres  personnalités politiques réunies pour l’occasion. Cette cérémonie religieuse lors des actes de l’investiture n’a rien d’étonnant, dans un pays où le nouveau président prend officiellement ses fonctions en prêtant serment sur la Bible et où les références chrétiennes dans les discours politiques sont monnaie courante.

Introduite par une prière pour l’unité de « la famille humaine » et une parabole du Christ de l’ « homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc », utilisée ici comme métaphore de l’unité, condition indispensable pour « bâtir une nation » solide, cette homélie peut être vue comme une critique en creux, non seulement du programme mais aussi du comportement de D. Trump et de ses partisans, adeptes de la  » culture du mépris »  à l’égard de leurs adversaires politiques. On peut y voir aussi et peut-être surtout une défense des fondements de la démocratie américaine (et pas seulement américaine..) « exprimés dans la Déclaration d’indépendance, avec son affirmation de l’égalité et de la dignité humaines innées ».

Dans la dernière partie de son sermon, Mariann Budde s’engage franchement sur le terrain politique, interpellant « Monsieur le Président » d’avoir « pitié » des minorités directement menacées par la politique annoncée : minorités sexuelles et immigrés sans papier. Ce sont les extraits qui ont été repris par les grands médias de communication dans le monde entier. 

Cet engagement d’une haute autorité religieuse sur le terrain politique peut étonner, vu d’un pays laïc comme la France. Aux États-Unis, il n’en est pas de même : par exemple, personne ne s’offusque du soutien apporté par de nombreuses églises évangéliques au candidat Trump et on sait que le vote des évangéliques blancs a été déterminant dans la victoire des Républicains.

Il faut analyser, nous semble -t-il, cette prise de position politique d’un représentant religieux important à l’aune des valeurs évangéliques fondamentales, celle du respect de la personne humaine inspiré par l’amour du prochain, au cœur du message chrétien. Cet engagement des églises n’est pas une nouveauté quand ces fondements sont menacés par le pouvoir politique : c’est celui de l’archevêque de Toulouse Saliège dans la défense des Juifs en 1942 ; ou celui de l’archevêque de Munster protestant contre l’extermination des handicapés par les nazis, en 1941.

Le président Trump a peu apprécié, c’est un euphémisme, d’être sermonné ainsi en public, par une femme de surcroît. Et il a réagi (voir document 2) selon son tempérament brutal et égocentrique, considérant que Mariann Budde « déteste Trump ». Il a aussi exigé des excuses de l’évêque envers le public. À notre connaissance, ni Pétain ni Hitler n’exigèrent d’excuse publique à Monseigneur Saliège et à Monseigneur Von Galen.


Homélie et prière pour l’unité de la nation

Ô Dieu, tu nous as créés à ton image et tu nous as rachetés par Jésus ton Fils : regarde avec compassion toute la famille humaine ; ôte l’arrogance et la haine qui infectent nos cœurs ; brise les murs qui nous séparent ; unis-nous par des liens d’amour ; et œuvre au travers de nos luttes et de notre confusion pour accomplir tes desseins sur terre ; afin que, au moment opportun, toutes les nations et toutes les races te servent en harmonie autour de ton trône céleste ; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Jésus dit : « C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, mais elle ne s’est pas écroulée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Et quiconque entend ces paroles que je dis et ne les met pas en pratique sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle s’est écroulée, et sa ruine a été grande. » Lorsque Jésus eut achevé de prononcer ces paroles, les foules furent frappées de son enseignement, car il enseignait comme ayant autorité, et non comme leurs scribes.
Matthieu 7:24-29

En compagnie de nombreux citoyens venus de tout le  pays, nous nous sommes réunis ce matin pour prier pour l’unité de la nation, non pas pour un accord, politique ou autre, mais pour le type d’unité qui favorise la communauté malgré la diversité et la division, une unité qui sert le bien commun.
L’unité, dans ce sens, est la condition préalable pour que les gens puissent vivre ensemble dans une société libre, c’est le roc solide, comme l’a dit Jésus, sur lequel bâtir une nation. Ce n’est pas le conformisme. Ce n’est pas la victoire de l’un sur l’autre. Ce n’est pas une politesse lasse ni une passivité née de l’épuisement. L’unité n’est pas partisane.

L’unité est plutôt une façon d’être ensemble qui englobe et respecte les différences, qui nous apprend à considérer les perspectives et les expériences de vie multiples comme valables et dignes de respect ; qui nous permet, dans nos communautés et dans les couloirs du pouvoir, de nous soucier véritablement les uns des autres, même lorsque nous sommes en désaccord. Ceux qui, partout au pays, consacrent leur vie ou se portent volontaires pour aider les autres en cas de catastrophe naturelle, souvent au péril de leur vie, ne demandent jamais à ceux qu’ils aident pour qui ils ont voté lors des dernières élections ou quelles sont leurs positions sur une question particulière. Nous sommes à notre meilleur lorsque nous suivons leur exemple.

L’unité est parfois sacrificielle, comme l’amour l’est, un don de soi pour l’autre. Jésus de Nazareth, dans son Sermon sur la montagne, nous exhorte à aimer non seulement notre prochain, mais aussi nos ennemis, à prier pour ceux qui nous persécutent, à être miséricordieux, comme notre Dieu est miséricordieux, et à pardonner aux autres, comme Dieu nous pardonne. Jésus a fait tout son possible pour accueillir ceux que sa société considérait comme des parias.

Je vous concède que l’unité, dans ce sens large et expansif, est une aspiration, et qu’il faut prier pour elle – une grande demande adressée à Dieu, digne du meilleur de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons être. Mais nos prières n’ont pas grand-chose à nous apporter si nous agissons d’une manière qui creuse et exploite encore plus les divisions qui nous séparent. Nos Écritures disent très clairement que Dieu n’est jamais impressionné par les prières si elles ne guident pas nos actions. Dieu ne nous épargne pas non plus les conséquences de nos actes, qui, en fin de compte, comptent plus que les mots que nous prions.

Ceux d’entre nous qui sont réunis ici dans cette cathédrale ne sont pas naïfs face aux réalités de la politique. Lorsque le pouvoir, la richesse et des intérêts concurrents sont en jeu, lorsque les points de vue sur ce que devrait être l’Amérique sont en conflit, lorsque des opinions fortes s’opposent sur un éventail de possibilités et que des conceptions radicalement différentes de ce qu’est la bonne ligne de conduite, il y aura des gagnants et des perdants lorsque des votes seront exprimés ou que des décisions seront prises qui détermineront le cours des politiques publiques et la priorisation des ressources. Il va sans dire que dans une démocratie, les espoirs et les rêves particuliers de chacun ne se réaliseront pas au cours d’une session législative donnée, d’un mandat présidentiel ou même d’une génération. Les prières spécifiques de chacun – pour ceux d’entre nous qui sont des gens de prière – ne seront pas exaucées comme nous le souhaiterions. Mais pour certains, la perte de leurs espoirs et de leurs rêves sera bien plus qu’une défaite politique, mais plutôt une perte d’égalité, de dignité et de moyens de subsistance.

Dans ces conditions, une véritable unité entre nous est-elle possible ? Et pourquoi devrions-nous nous en soucier ?

J’espère que nous nous en soucions, car la culture du mépris qui s’est normalisée dans notre pays menace de nous détruire. Nous sommes tous bombardés quotidiennement de messages provenant de ce que les sociologues appellent désormais « le complexe industriel de l’indignation », dont certains sont alimentés par des forces extérieures dont les intérêts sont favorisés par une Amérique polarisée. Le mépris alimente nos campagnes politiques et les médias sociaux, et beaucoup en profitent. Mais c’est une manière dangereuse de diriger un pays.

Je suis une personne de foi et, avec l’aide de Dieu, je crois que l’unité dans ce pays est possible – pas parfaitement, car nous sommes un peuple imparfait et une union imparfaite – mais suffisamment pour nous permettre de continuer à croire et à œuvrer pour réaliser les idéaux des États-Unis d’Amérique – idéaux exprimés dans la Déclaration d’indépendance, avec son affirmation de l’égalité et de la dignité humaines innées.

Et nous avons raison de prier pour que Dieu nous aide dans notre quête de l’unité, car nous avons besoin de l’aide de Dieu, mais seulement si nous sommes prêts à nous occuper nous-mêmes des fondations sur lesquelles repose l’unité. Comme l’a fait Jésus en parlant de la construction d’une maison de foi sur le roc de ses enseignements, par opposition à la construction d’une maison sur le sable, les fondations dont nous avons besoin pour l’unité doivent être suffisamment solides pour résister aux nombreuses tempêtes qui la menacent.

Quels sont les fondements de l’unité ? En m’appuyant sur nos traditions et nos textes sacrés, je dirais qu’il y en a au moins trois.

Le premier fondement de l’unité est le respect de la dignité inhérente à chaque être humain, qui est, comme l’affirment toutes les religions représentées ici, le droit de naissance de tous les peuples en tant qu’enfants du Dieu unique. Dans le discours public, respecter la dignité de chacun signifie refuser de se moquer, de dénigrer ou de diaboliser ceux avec qui nous divergeons d’opinion, choisir plutôt de débattre respectueusement de nos différences et, chaque fois que cela est possible, de rechercher un terrain d’entente. Si un terrain d’entente n’est pas possible, la dignité exige que nous restions fidèles à nos convictions sans mépriser ceux qui ont leurs propres convictions.

Le deuxième fondement de l’unité est l’honnêteté, tant dans les conversations privées que dans les discours publics. Si nous ne sommes pas disposés à être honnêtes, il ne sert à rien de prier pour l’unité, car nos actions vont à l’encontre des prières elles-mêmes. Nous pouvons, pendant un temps, éprouver un faux sentiment d’unité entre certains, mais pas l’unité plus solide et plus large dont nous avons besoin pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés.
Il faut être honnête : nous ne savons pas toujours où se trouve la vérité, et il y a beaucoup de choses qui vont à l’encontre de la vérité aujourd’hui, de façon stupéfiante. Mais lorsque nous savons ce qui est vrai, il nous incombe de dire la vérité, même si – et surtout si – cela nous coûte quelque chose.

Le troisième fondement de l’unité est l’humilité, dont nous avons tous besoin, car nous sommes tous des êtres humains faillibles. Nous faisons des erreurs. Nous disons et faisons des choses que nous regrettons. Nous avons nos angles morts et nos préjugés, et nous sommes peut-être les plus dangereux pour nous-mêmes et pour les autres lorsque nous sommes persuadés, sans l’ombre d’un doute, que nous avons absolument raison et que quelqu’un d’autre a absolument tort. Car nous ne sommes alors qu’à quelques pas de nous qualifier de bonnes personnes plutôt que de mauvaises.

En réalité, nous sommes tous des êtres humains, capables de faire le bien comme le mal. Alexandre Soljenitsyne a judicieusement observé que « la ligne qui sépare le bien du mal ne traverse pas les États, ni les classes, ni les partis politiques, mais traverse chaque cœur humain et tous les cœurs humains ». Plus nous en prenons conscience, plus nous avons en nous-mêmes de la place pour l’humilité et l’ouverture les uns aux autres au-delà de nos différences, car en fait, nous nous ressemblons plus que nous ne le pensons et nous avons besoin les uns des autres.

Il est relativement facile de prier pour l’unité dans les occasions solennelles. Il est beaucoup plus difficile de la réaliser lorsque nous sommes confrontés à de véritables différences dans l’espace public. Mais sans unité, nous construisons la maison de notre nation sur du sable.

Avec un engagement en faveur de l’unité qui intègre la diversité et transcende les désaccords, et les bases solides de dignité, d’honnêteté et d’humilité qu’une telle unité exige, nous pouvons faire notre part, à notre époque, pour aider à réaliser les idéaux et le rêve de l’Amérique.

Permettez-moi de vous adresser un dernier appel, Monsieur le Président. Des millions de personnes ont placé leur confiance en vous. Comme vous l’avez dit à la nation hier, vous avez senti la main providentielle d’un Dieu aimant. Au nom de notre Dieu, je vous demande d’avoir pitié des gens de notre pays qui ont peur en ce moment. Il y a des enfants transgenres dans les familles républicaines et démocrates qui craignent pour leur vie.

Les gens qui récoltent nos récoltes et nettoient nos bureaux, qui travaillent dans nos élevages de volailles et nos usines de conditionnement de viande, qui font la vaisselle après nos repas dans les restaurants et qui travaillent de nuit dans les hôpitaux… Ils ne sont peut-être pas citoyens américains ou n’ont pas les papiers nécessaires, mais la grande majorité des immigrants ne sont pas des criminels. Ils paient des impôts et sont de bons voisins. Ils sont des membres fidèles de nos églises, de nos mosquées et de nos synagogues, de nos gurdwaras et de nos temples.

Ayez pitié, Monsieur le Président, de ceux de nos communautés dont les enfants craignent que leurs parents leur soient enlevés. Aidez ceux qui fuient les zones de guerre et les persécutions dans leur propre pays à trouver ici compassion et accueil. Notre Dieu nous enseigne que nous devons être miséricordieux envers l’étranger, car nous étions autrefois des étrangers sur cette terre.

Que Dieu nous accorde à tous la force et le courage d’honorer la dignité de chaque être humain, de dire la vérité avec amour et de marcher humblement les uns avec les autres et avec notre Dieu, pour le bien de tous les peuples de cette nation et du monde.

Mariann Budde, sermon prononcé à Washington, 21 janvier 2025

 

La réaction de Donald Trump au sermon :

L’évêque qui a pris la parole lors du service national de prière mardi matin était une gauchiste radicale qui déteste Trump. Elle a amené son église dans le monde de la politique d’une manière très peu gracieuse. Elle a eu un ton méchant, et n’a pas été convaincante ni intelligente. Elle a omis de mentionner le grand nombre de migrants illégaux qui sont entrés dans notre pays et ont tué des gens. Beaucoup ont été internés dans des prisons et des institutions psychiatriques. C’est une vague de criminalité géante qui se produit aux États-Unis. Outre ses déclarations inappropriées, le service était très ennuyeux et peu inspirant. Elle n’est pas très bonne dans son travail ! Elle et son église doivent des excuses au public !

Donald Trump, message posté sur son réseau social Truth social , 22 janvier 2025

 


Texte original en anglais du sermon

A Service of Prayer for the Nation Homily

O God, you made us in your own image and redeemed us through Jesus your Son: Look with compassion on the whole human family; take away the arrogance and hatred which infect our hearts; break down the walls that separate us; unite us in bonds of love; and work through our struggle and confusion to accomplish your purposes on earth; that, in your good time, all nations and races may serve you in harmony around your heavenly throne; through Jesus Christ our Lord. Amen.

Jesus said, “Everyone then who hears these words of mine and acts on them will be like a wise man who built his house on rock. The rain fell, the floods came, and the winds blew and beat on that house, but it did not fall, because it had been founded on rock. And everyone who hears these words of mine and does not act on them will be like a foolish man who built his house on sand. The rain fell, and the floods came, and the winds blew and beat against that house, and it fell—and great was its fall!” Now when Jesus had finished saying these things, the crowds were astounded at his teaching, for he taught them as one having authority, and not as their scribes.
Matthew 7:24-29

Joined by many across the country, we have gathered this morning to pray for unity as a nation—not for agreement, political or otherwise, but for the kind of unity that fosters community across diversity and division, a unity that serves the common good.
Unity, in this sense, is the threshold requirement for people to live together in a free society, it is the solid rock, as Jesus said, in this case upon which to build a nation. It is not conformity. It is not a victory of one over another. It is not weary politeness nor passivity born of exhaustion. Unity is not partisan.

Rather, unity is a way of being with one another that encompasses and respects differences, that teaches us to hold multiple perspectives and life experiences as valid and worthy of respect; that enables us, in our communities and in the halls of power, to genuinely care for one another even when we disagree. Those across our country who dedicate their lives, or who volunteer, to help others in times of natural disaster, often at great risk to themselves, never ask those they are helping for whom they voted in the past election or what positions they hold on a particular issue. We are at our best when we follow their example.

Unity, at times, is sacrificial, in the way that love is sacrificial, a giving of ourselves for the sake of another. Jesus of Nazareth, in his Sermon on the Mount, exhorts us to love not only our neighbors, but to love our enemies, and to pray for those who persecute us; to be merciful, as our God is merciful, and to forgive others, as God forgives us. Jesus went out of his way to welcome those whom his society deemed as outcasts.

Now I grant you that unity, in this broad, expansive sense, is aspirational, and it’s a lot to pray for—a big ask of our God, worthy of the best of who we are and can be. But there isn’t much to be gained by our prayers if we act in ways that further deepen and exploit the divisions among us. Our Scriptures are quite clear that God is never impressed with prayers when actions are not informed by them. Nor does God spare us from the consequences of our deeds, which, in the end, matter more than the words we pray.

Those of us gathered here in this Cathedral are not naive about the realities of politics. When power, wealth and competing interests are at stake; when views of what America should be are in conflict; when there are strong opinions across a spectrum of possibilities and starkly different understandings of what the right course of action is, there will be winners and losers when votes are cast or decisions made that set the course of public policy and the prioritization of resources. It goes without saying that in a democracy, not everyone’s particular hopes and dreams will be realized in a given legislative session or a presidential term or even a generation. Not everyone’s specific prayers—for those of us who are people of prayer—will be answered as we would like. But for some, the loss of their hopes and dreams will be far more than political defeat, but instead a loss of equality, dignity, and livelihood.

Given this, is true unity among us even possible? And why should we care about it?

Well, I hope that we care, because the culture of contempt that has become normalized in our country threatens to destroy us. We are all bombarded daily with messages from what sociologists now call “the outrage industrial complex,” some of it driven by external forces whose interests are furthered by a polarized America. Contempt fuels our political campaigns and social media, and many profit from it. But it’s a dangerous way to lead a country.

I am a person of faith, and with God’s help I believe that unity in this country is possible—not perfectly, for we are imperfect people and an imperfect union—but sufficient enough to keep us believing in and working to realize the ideals of the United States of America—ideals expressed in the Declaration of Independence, with its assertion of innate human equality and dignity.

And we are right to pray for God’s help as we seek unity, for we need God’s help, but only if we ourselves are willing to tend to the foundations upon which unity depends. Like Jesus’ analogy of building a house of faith on the rock of his teachings, as opposed to building a house on sand, the foundations we need for unity must be sturdy enough to withstand the many storms that threaten it.

What are the foundations of unity? Drawing from our sacred traditions and texts, let me suggest that there are at least three.

The first foundation for unity is honoring the inherent dignity of every human being, which is, as all faiths represented here affirm, the birthright of all people as children of the One God. In public discourse, honoring each other’s dignity means refusing to mock, discount, or demonize those with whom we differ, choosing instead to respectfully debate across our differences, and whenever possible, to seek common ground. If common ground is not possible, dignity demands that we remain true to our convictions without contempt for those who hold convictions of their own.

A second foundation for unity is honesty in both private conversation and public discourse. If we aren’t willing to be honest, there is no use in praying for unity, because our actions work against the prayers themselves. We might, for a time, experience a false sense of unity among some, but not the sturdier, broader unity that we need to address the challenges we face.
Now to be fair, we don’t always know where the truth lies, and there is a lot working against the truth now, staggeringly so. But when we do know what is true, it’s incumbent upon us to speak the truth, even when—and especially when—it costs us.

A third foundation for unity is humility, which we all need, because we are all fallible human beings. We make mistakes. We say and do things that we regret. We have our blind spots and biases, and we are perhaps the most dangerous to ourselves and others when we are persuaded, without a doubt, that we are absolutely right and someone else is absolutely wrong. Because then we are just a few steps away from labeling ourselves as the good people, versus the bad people.

The truth is that we are all people, capable of both good and bad. Aleksandr Solzhenitsyn astutely observed that “The line separating good and evil passes not through states, nor between classes, nor between political parties, but right through every human heart and through all human hearts.” The more we realize this, the more room we have within ourselves for humility, and openness to one another across our differences, because in fact, we are more like one another than we realize, and we need each other.

Unity is relatively easy to pray for on occasions of solemnity. It’s a lot harder to realize when we’re dealing with real differences in the public arena. But without unity, we are building our nation’s house on sand.

With a commitment to unity that incorporates diversity and transcends disagreement, and the solid foundations of dignity, honesty, and humility that such unity requires, we can do our part, in our time, to help realize the ideals and the dream of America.

Let me make one final plea, Mr. President. Millions have put their trust in you. As you told the nation yesterday, you have felt the providential hand of a loving God. In the name of our God, I ask you to have mercy upon the people in our country who are scared now. There are transgender children in both Republican and Democrat families who fear for their lives.

And the people who pick our crops and clean our office buildings; who labor in our poultry farms and meat-packing plants; who wash the dishes after we eat in restaurants and work the night shift in hospitals—they may not be citizens or have the proper documentation, but the vast majority of immigrants are not criminals. They pay taxes, and are good neighbors. They are faithful members of our churches, mosques and synagogues, gurdwara, and temples.

Have mercy, Mr. President, on those in our communities whose children fear that their parents will be taken away. Help those who are fleeing war zones and persecution in their own lands to find compassion and welcome here. Our God teaches us that we are to be merciful to the stranger, for we were once strangers in this land.

May God grant us all the strength and courage to honor the dignity of every human being, speak the truth in love, and walk humbly with one another and our God, for the good of all the people of this nation and the world.

Bishop Marian Budde, Episcopal diocesis of Washington , 21 juanary 2025

 

Donald Trump’s reaction

The so-called Bishop who spoke at the National Prayer Service on Tuesday morning was a Radical Left hard line Trump hater. She brought her church into the World of politics in a very ungracious way. She was nasty in tone, and not compelling or smart. She failed to mention the large number of illegal migrants that came into our Country and killed people. Many were deposited from jails and mental institutions. It is a giant crime wave that is taking place in the USA. Apart from her inappropriate statements, the service was a very boring and uninspiring one. She is not very good at her job! She and her church owe the public an apology!

Donald Trump, Truth social, 22 janvier 2025