Le nombre des étrangers de toutes conditions qui vivent actuellement chez nous peut être évalué, sans crainte d’exagération, au chiffre de 1,8 millions, soit près de 5% de la population totale […] Nous devons dire […] que, sur ces 1,8 millions d’individus établis chez nous, 60 000 à peine vivent de leurs revenus, c’est à dire nous apportent de l’argent. Les autres, plus de 1,7 millions, nous en prennent, tout en échappant à la plupart des charges qui pèsent sur nos nationaux. Dans certaines villes, à Marseille par exemple, la majeure partie des grandes usines ont éliminé de leur personnel jusqu’au dernier de nos nationaux […] L’envahissement des Italiens s’étend rapidement à toute la Provence. A Toulon le mal sévit avec autant de violence qu’à Marseille […]
Tous les rebuts des cinq parties du monde peuvent acquérir la qualité de citoyen français. Bien mieux, le législateur de 1889 a imposé la qualité de français à des gens auxquels jusque-là le hasard d’une natalité française accordait simplement la faculté d’une option. Le résultat inévitable de cette loi a été que les naturalisations ont décuplé […]
Après avoir aidé les leurs à conquérir sur nous le travail qui faisait vivre les nôtres, les Italiens naturalisés français marchent dès maintenant à la conquête de l’Hôtel de Ville de Marseille […] La race française, fortement entamée dans cette ville, sera sûrement débordée avant peu, si l’on ne se décide à arrêter enfin la marée montante des naturalisations.
J. Berjont, De l’envahissement des étrangers en France – la Provence Italienne, 1903.
- 1. Comment les Italiens sont-ils qualifiés ?
- 2. Quelles intentions leur prête-t-on ?
- 3. Quelle loi est ici critiquée ? Que permet cette loi à la France amputée en 1871 de l’Alsace-Moselle ?