Les frères Bonnet

Dans les années 1660, les frères Bonnet menaient une vie fort aventureuse et terrorisaient la région du ThimeraisAu nord-ouest de l’actuel Eure-et-Loir, entre Beauce, Drouais et Perche.. Ils n’hésitaient pas à faire dévorer par leurs chevaux les grains en herbe […] leur activité essentielle consistait à se battre en duel […] Pendant les batailles, un maçon jouait du violon pour animer les combattants. Le premier blessé demandait quartier et tout le monde allait boire ensemble pour arroser la victoire. […] Un jour qu’un domestique de leurs fermiers célébrait ses noces avec une servante de la maison, alors que le cortège cheminait vers l’église, un gentilhomme nommé Montescarpe enleva la jeune fille. (Les) frères Bonnet (y) virent une offense (à leur) pouvoir […]. L’aîné du clan sortit son épée, la remit au mari offensé en lui disant : « défends ta mariée » Le fiancé passa l’épée à travers le dos du ravisseur qui tomba raide mort. Bonnet remit son arme dans son fourreau et s’exclama triomphalement : « ta mariée est à toi pour de bon, n’aie pas d’inquiétude […] va t’en divertir ! » Il alla trouver le curé, vert de peur, et lui intima l’ordre d’enterrer un homme qui venait de mourir subitement sur les marches de l’église […]

Le sieur de Gillerval

Le 4 mars 1678, Monsieur de Ménars, intendant d’Orléans, envoya un rapport concernant l’inculpation du sieur de Gillerval […]. Ce gentilhomme […] avait essayé d’assassiner un huissier qui portait un acte de saisie à son père. Le pistolet à la main, il avait […] tendu une embuscade aux collecteurs de taille de la paroisse d’Estouy dans le Gâtinais […] (après enquête, l’intendant fait arrêter le noble)

Jean-Marie Constant, La vie quotidienne de la noblesse française (XVIe-XVIIe), Hachette, 1985.