Élu le 26 mars 1871, le conseil municipal de Paris, dominé par des républicains radicalisés et des socialistes, s’est proclamé Commune de Paris. Ce gouvernement insurrectionnel de la Commune expose son programme.

Extrait du programme de la Commune de Paris

 » Dans le conflit douloureux et terrible qui menace encore Paris des horreurs du siège et du bombardement, (…) la Commune de Paris a le devoir (…) de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles.

[Paris demande]

– La reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du Peuple.

– L’autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la France et assurant à chacune l’intégralité de ses droits.

– Les droits inhérents à la Commune sont : le vote du budget communal, recettes et dépenses ; la fixation et la répartition de l’impôt ; (…) l’organisation de sa magistrature, de la police intérieure et de l’enseignement; l’administration des biens appartenant à la Commune.

– Le choix par l’élection ou le concours, avec la responsabilité et le droit permanent de contrôle et de révocation des magistrats ou fonctionnaires communaux de tous ordres. La garantie absolue de la liberté individuelle, de la liberté de conscience et de la liberté de travail (…).

– L’intervention permanente des citoyens dans les affaires communales par la libre manifestation de leurs idées. (…)

– L’unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par l’Empire, la monarchie et le parlementarisme, n’est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire et onéreuse. L’unité politique telle que la veut Paris, c’est l’association volontaire de toutes les initiatives locales. (…)

La Révolution communale, commencée par l’initiative populaire du 18 mars (…) c’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges auxquels le Prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres. »

Extrait de l’Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871.