« Parce que, gravement malade, trompé par l’impéritie de ses ministres et par l’insuffisance de ses généraux, Napoléon III a fini dans un épouvantable désastre, on l’appelle un rêveur et un halluciné. Des fautes ont été certainement commises, à commencer par le début, ce coup d’État inutile qui fut « un boulet que l’Empereur traine vingt ans à son pied ». (…) Qu’on étudie les hommes et les choses de l’année fatale, alors que, depuis le 12 juillet 1869, il avait déposé ses pouvoirs de prince autoritaire, et l’on trouvera bien des responsabilités qui diminuent la sienne. Celle, par exemple du Corps législatif qui (…) se laissa entraîner à la déclaration de guerre contre la Prusse; celle aussi de l’opposition qui proposait de remplacer l’armée active par une garde nationale, (…).
Je ne pense pas que jamais souverain ait été plus préoccupé que lui du bien qu’il pourrait faire. Que de fois l’ai-je vu avec des projets d’assistance pour les faibles et les dépourvus. »
V. Duruy, Notes et Souvenirs, t. 2, 1901.