La soirée du 8 septembre 2022 a été marquée par la disparition de Sa Majesté la reine Elizabeth II.

Elizabeth Alexandra Mary Windsor est née le 21 avril 1926 et décédée le 8 septembre 2022. En 1926, Elizabeth est, selon l’ordre de succession royale, troisième après son oncle Édouard VIII et son père. En 1936, son oncle devient roi mais abdique quelques mois plus tard, laissant le trône à son frère cadet qui devient Roi sous le nom de George VI. À 10 ans, la princesse devient l’héritière  de la Couronne britannique. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle s’enrôle au sein de l’Auxiliary Territorial Service. Le , elle épouse un cousin lointain Philip Mountbatten, prince de Grèce et de Danemark. Elizabeth est couronnée Reine le 2 juin 1953 dans l’abbaye de Westminster, peu après le décès de son père et roi George VI le 6 février 1952.

Dernière cheffe d’État en exercice à avoir connu la Seconde Guerre Mondiale, son règne entre dans la postérité, entre autres, comme étant le plus long de toute l’histoire de la Grande-Bretagne (70 ans 7 mois et 2 jours!). Au cours de ces 96 années, Elizabeth II a su marquer la destinée et l’image de son pays au point d’inspirer largement la culture pop de son vivant.

 


 

Adolescente durant la Seconde Guerre Mondiale, la princesse d’York prononce le 14 octobre 1940 un discours diffusé depuis le château de Windsor sur les ondes de la BBC. Le pays craint alors une invasion allemande et la panique commence à gagner la population. Il s’agit de sa toute première prise de parole publique, dans un anglais parfaitement articulé, à destination des enfants britanniques, réalisée en compagnie de sa soeur cadette la princesse Margaret [1930-2002].

 

Version française (traduction non officielle)

En vous souhaitant à tous « bonsoir », j’ai l’impression de m’adresser à des amis et à des compagnons qui ont partagé avec ma sœur et moi de nombreuses Children’s Hours Emission pour enfants diffusée sur les ondes de la BBC entre 1922 et 1964.

Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter votre foyer et être séparés de vos pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi pensons à vous, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus.

A vous, qui vivez dans un nouvel endroit, nous adressons un message de vraie sympathie et en même temps nous tenons à remercier les personnes aimables qui vous ont accueillis dans leurs maisons.

Nous tous, les enfants qui sommes encore à la maisonComprendre en Grande-Bretagne, pensons continuellement à nos amis et relations qui sont partis à l’étranger – qui ont parcouru des milliers de kilomètres pour trouver une maison en temps de guerre et un accueil chaleureux au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et aux États-Unis d’Amérique.

Ma sœur et moi avons l’impression d’en savoir beaucoup sur ces pays. Notre père et notre mère nous ont si souvent parlé de leurs visites dans différentes parties du monde. Il ne nous est donc pas difficile d’imaginer le genre de vie que vous menez tous, et de penser à tous les nouveaux lieux que vous devez voir et aux aventures que vous devez avoir.

Mais je suis sûr que vous aussi vous pensez souvent au Vieux Pays. Je sais que vous ne nous oublierez pas ; c’est justement parce que nous ne vous oublions pas que je veux, au nom de tous les enfants d’ici, vous adresser notre affection et nos meilleurs vœux, à vous ainsi qu’à vos aimables hôtes.

Avant de terminer, je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos vaillants marins, soldats et aviateurs, et nous essayons aussi de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre.

Nous savons, chacun de nous, qu’à la fin tout ira bien; car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux.

Ma sœur est à mes côtés et nous allons toutes les deux vous dire bonne nuit.

Allez, Margaret…

Bonne nuit, les enfants.

Bonne nuit et bonne chance à vous tous.

 

Version originale

In wishing you all ‘good evening’ I feel that I am speaking to friends and companions who have shared with my sister and myself many a happy Children’s Hour.

Thousands of you in this country have had to leave your homes and be separated from your fathers and mothers. My sister Margaret Rose and I feel so much for you as we know from experience what it means to be away from those we love most of all.

To you, living in new surroundings, we send a message of true sympathy and at the same time we would like to thank the kind people who have welcomed you to their homes in the country.

All of us children who are still at home think continually of our friends and relations who have gone overseas – who have travelled thousands of miles to find a wartime home and a kindly welcome in Canada, Australia, New Zealand, South Africa and the United States of America.

My sister and I feel we know quite a lot about these countries. Our father and mother have so often talked to us of their visits to different parts of the world. So it is not difficult for us to picture the sort of life you are all leading, and to think of all the new sights you must be seeing, and the adventures you must be having.

But I am sure that you, too, are often thinking of the Old Country. I know you won’t forget us ; it is just because we are not forgetting you that I want, on behalf of all the children at home, to send you our love and best wishes – to you and to your kind hosts as well.

Before I finish I can truthfully say to you all that we children at home are full of cheerfulness and courage. We are trying to do all we can to help our gallant sailors, soldiers and airmen, and we are trying, too, to bear our own share of the danger and sadness of war.

We know, everyone of us, that in the end all will be well ; for God will care for us and give us victory and peace. And when peace comes, remember it will be for us, the children of today, to make the world of tomorrow a better and happier place.

My sister is by my side and we are both going to say goodnight to you.

Come on, Margaret.

Goodnight, children.

Goodnight, and good luck to you all.

Source : www.royal.uk

 

Bonus : la version audio :

 

 

 

Note : Vous pourrez retrouver sur la Cliothèque et les autres sites Clionautes, dans les jours qui viennent, toute une série de ressources mises à disposition des praticiennes et praticiens des sciences historiques. L’objectif ici est d’éclairer et comprendre au mieux le parcours d’Elizabeth Windsor princesse d’York, devenue reine en 1952 et de mettre en lumière certains de ses discours.