« Paris, le 6 juillet 1942
URGENT ! À remettre immédiatement !
À l’office central de Sûreté du Reich IV B 4 Berlin.

Objet : Déportation de France des Juifs.
Référence : Entretien entre le SS-Obersturmbannführer Eichmann et le SS-Hauptsturmführer Dannecker,
à Paris, le 1er juillet 1942.

Les pourparlers avec le Gouvernement français ont abouti, jusqu’à présent, au résultat suivant :

Le président Laval a proposé, lors de la déportation des familles juives de la zone non occupée, d’y comprendre également les enfants âgés de moins de seize ans. La question des enfants juifs restant en zone occupée ne l’intéresse pas.

Je vous demande de prendre une décision d’urgence, par télégramme, afin de savoir si, à partir du quinzième convoi de Juifs, les enfants au-dessous de seize ans pourront également être déportés.
Pour terminer, j’attire votre attention sur le fait que, pour déclencher les rafles, il ne peut être question, pour le moment, que de Juifs apatrides ou étrangers. Pour la seconde phase, l’on s’attaquera aux Juifs naturalisés en France depuis 1919 ou depuis 1927.

Par ordre
Signé : Dannecker, SS-Hauptsturmführer. »

Cité in « La Persécution des Juifs en France et dans les autres pays de l’Ouest, présentée par la France à Nuremberg », Ed. du CDJC, Paris, 1947, p.141. Repris dans Dominique Veillon « La Collaboration, Textes et Débats », Le livre de poche (n 5002) Paris, 1984.