Edition 1976—>

« Le syndicalisme révolutionnaire (…) prétend que la démocratie éparpille la volonté du peuple (…) parce qu’elle s’exerce nécessairement par des mandataires, par des délégués dont le mandat est trop général (…).

Mais, messieurs, (…) c’est en fortifiant l’organisation politique du parti de la classe ouvrière qu’elle remédiera à ce vice et à ce péril. (…)

Nous, (…) socialistes, cherchant par la loi même de notre action à étendre notre influence sur le suffrage universel, sur la démocratie mêlée de forces diverses; nous, cherchant à obtenir dans les Parlements des résultats immédiats, (…) nous pouvons être entraînés, (…) à des concessions outrées, à des compromissions dangereuses; (…) et il est bon que dans les syndicats, dans les bourses du travail, dans la Confédération du travail, dans l’unité ouvrière distincte, organisée, la conscience du prolétariat reste à l’état de force autonome, je dirai de force aiguë.  »

Source : Jean Jaurès, La Classe ouvrière, 1905.