James Donald Bowman est né le à Middletown, dans l’Ohio. Fils de Donald Ray Bowman et de Beverly Carol Vance, il grandit dans une famille évangélique conservatrice modeste. Après le divorce de ses parents, il connaît une situation instable, ce que traduisent ses changements de nom et prénom. C’est en 2013 qu’il adopte son nom de famille définitif : Vance. En 2019, il se convertit au catholicisme dans lequel il puise l’essentiel de ses idées et inspirations politiques.
D’abord militaire dans les Marines de 2003 à 2007, James Vance devient avocat et homme d’affaires. Il se fait connaître par son autobiographie Hillbilly Élégie, témoignage de son enfance dans la Rust Belt au sein d’une famille minée par la pauvreté et la toxicomanie. Le succès de ce récit qui met l’accent sur une Amérique blanche déclassée est tel que Vance attire l’attention des médias lors de l’élection présidentielle de 2016. C’est à ce moment qu’il s’engage peu à peu dans une carrière politique et adhère au Parti républicain.
JD Vance se fait élire en 2022 sénateur de l’Ohio au Congrès des États-Unis, avec le soutien de Donald Trump. Sa ligne politique devient claire pour les observateurs : antidémocrate affirmé (c’est un partisan de la disparition de la démocratie au profit d’une techno-monarchie inspirée du fonctionnement des entreprises), néoréactionnaire, c’est aussi un conservateur nationaliste radicalisé classé à l’extrême droite, comme en attestent ses activités à la tête de l’aile populiste-nationale du parti et ses prises de position, entre-autre contre l’avortement, les femmes sans enfant et l’Ukraine dont il n’a que faire de l’avenir.
Grâce à l’influence d’Elon Musk, du think tank Heritage Foundation et de ses fils Donald Jr et Eric, Donald Trump finit par le choisir comme colistier en tant que candidat républicain à la vice-présidence pour l’élection présidentielle américaine de 2024. Le « ticket » remporte le scrutin et Vance entre en fonction comme vice-président des États-Unis, le .
C’est dans ce contexte que le 14 février 2025, JD Vance vient à Munich à la conférence de Munich sur la sécurité. Il prononce un discours d’environ 19 minutes qui donne le ton. Loin de faire une déclaration d’amour à l’Europe et à la démocratie, loin de se préoccuper du sort de l’Ukraine, J. D. Vance affiche ouvertement son soutien aux forces réactionnaires européennes affirmant que la menace principale pour l’Europe n’est pas externe (la Chine ou la Russie). Il reprend ici la vieille thématique de « l’ennemi de l’intérieur », thématique chère aux régimes dictatoriaux, ce qui pose question quant à l’avenir de la démocratie aux États-Unis.
Discours de JD Vance prononcé à la conférence de Munich, le 14 février 2025
Merci à tous les délégués, sommités et professionnels des médias rassemblés, et merci tout particulièrement à notre hôte de la Conférence de Munich sur la sécurité d’avoir pu organiser un événement aussi incroyable. Nous sommes, bien sûr, ravis d’être ici.
L’une des choses dont je voulais parler aujourd’hui, ce sont bien sûr nos valeurs communes.
C’est formidable d’être de retour en Allemagne. Comme vous l’avez entendu tout à l’heure, j’étais ici l’année dernière en tant que sénateur des États-Unis. J’ai croisé le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy qui plaisantait en disant que nous avions tous les deux des postes différents l’année dernière de ceux que nous avons maintenant.
Mais il est désormais temps, dans nos pays, pour tous ceux qui ont eu la chance de se voir confier un pouvoir politique par nos peuples respectifs, de l’utiliser à bon escient pour améliorer leur vie. Et je tiens à dire que j’ai eu la chance, pendant mon séjour ici, de passer un peu de temps en dehors des murs de cette conférence au cours des dernières 24 heures. Et j’ai été très impressionné par l’hospitalité des gens alors qu’ils sont encore sous le choc de l’horrible attentat d’hier. La première fois que je suis venu à Munich, c’était avec ma femme, qui est ici avec moi aujourd’hui pour un voyage personnel. J’ai toujours aimé la ville de Munich et j’ai toujours aimé ses habitants.
Je tiens à dire que nous sommes très émus et que nos pensées et nos prières vont à Munich et à toutes les personnes touchées par le mal qui a été infligé à cette belle communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous et il va de soi que nous vous soutiendrons dans les jours et les semaines à venir.
J’espère que ce n’est pas la dernière salve d’applaudissements que je recevrai. Mais nous sommes réunis à cette conférence, bien sûr, pour discuter de sécurité.
Habituellement, nous parlons des menaces qui pèsent sur notre sécurité extérieure et je vois de nombreux haut gradés réunis ici aujourd’hui. Mais alors que l’administration Trump est très préoccupée par la sécurité européenne et croit que nous pouvons parvenir à un règlement raisonnable entre la Russie et l’Ukraine, nous pensons également qu’il est important que l’Europe prenne des mesures importantes dans les années à venir pour assurer sa propre défense.
Cependant, la menace qui m’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est pas la Russie, ce n’est pas la Chine. Ce n’est pas un autre acteur extérieur. Ce qui m’inquiète, c’est la menace de l’intérieur : le recul de l’Europe sur certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagées avec les États-Unis.
Or, j’ai été frappé qu’un ancien commissaire européen puisse récemment s’exprimer à la télévision pour se réjouir que le gouvernement roumain annule une élection présidentielle. Il a prévenu que si les choses ne se déroulaient pas comme prévu, la même chose pourrait se produire en Allemagne également.
Note : la traduction que vous nous proposons est personnelle et a été recoupée avec les autres disponibles sur divers sites.
Version américaine d’origine :
Quelques commentaires du discours :