« Je ne dirai pas, et vous ne laisseriez pas dire qu’il ne doit pas y avoir dans l’enseignement primaire, dans notre enseignement, aucun esprit, aucune tendance politique. A Dieu ne plaise ! Pour deux raisons : d’abord, n’êtes-vous pas chargés, d’après les nouveaux programmes, de l’enseignement civique ? C’est une première raison ; il y en a une seconde et plus haute, c’est que vous êtes tous les fils de 89 !

Vous avez été affranchis comme citoyens par la Révolution française, vous allez être émancipés comme instituteurs par la République de 1880 : comment n’aimeriez-vous pas et ne feriez-vous pas aimer dans votre enseignement et la Révolution et la République ?

(…) Mais la politique contre laquelle je tiens à vous mettre en garde est celle que j’appelais tout à l’heure la politique militante et quotidienne, la politique de parti, de personnes, de coterie ! Avec cette politique-là, n’ayez rien de commun.

Une école pour un parti, une école pour une coterie, un instituteur de parti ou de coterie, vous seriez cela, quand vous êtes les instituteurs de la France patrie ! (…) »

Source : Discours de J. FERRY au Congrès pédagogique de 1881.