Lycée Saint Just Lyon 5ème——>

« Bourg, le 9 juillet 1862

Monsieur le Ministre,

Le lycée de Lyon est en pleine prospérité. En quatre ans il a gagné 103 élèves et en renferme aujourd’hui 900. Il en aurait davantage si la place ne lui faisait défaut. (…) La plupart des classes sont mal aérées et sombres ; les dortoirs encombrés, sans ventilation nocturne ; les cours petites et sans préaux couverts ; l’infirmerie, la lingerie, la bibliothèque et les parloirs sont insuffisants ; les lieux d’aisance construits d’après un système qui laisse échapper tous les miasmes ; deux classes en sont perpétuellement empoisonnées. (…)

Malgré ces conditions mauvaises, l’état sanitaire est bon : il n’est mort personne au lycée depuis cinq ans ; et maîtres et élèves y travaillent comme s’ils habitaient la plus belle maison du monde. (…)

Tous les maîtres de cette maison n’ont pas une valeur égale. Mais si l’on ne trouve point parmi eux de professeur éminent, on n’en rencontre point non plus, sauf deux qui plient sous le faix de l’âge, dont on souhaiterait l’éloignement, et tous réunis forment un ensemble remarquable de dévouement et d’intelligence que nul autre lycée ne nous a présenté. Comme il n’y a point de différence trop grande entre les maîtres relativement à la fonction que chacun doit remplir, il en résulte qu’il n’y a point de lacune dans l’enseignement, ni de génération d’élèves sacrifiée. C’est une maison parfaitement équilibrée. (…) »

Source : Rapport d’inspection générale, Archives nationales F 17/7 563, rapporté par Antoine PROST, Histoire de l’enseignement en France 1800-1967, Paris, Armand Colin, coll. « U », 1968, 524 p., p. 44-5.