Carte de visite de Léon Gambetta par Lége : borgne avec un œil de verre, il se fit toujours représenter de profil gauche (Pierre Amalric, « L’œil de Gambetta », Coup d’Œil, no 10-11, 1987, p. 19.)—>
Léon Gambetta, plaidoirie du 14 novembre 1868
« Oui ! le 2 décembre, autour d’un prétendant, se sont groupés des hommes que la France ne connaissait pas jusque là, qui n’avaient ni talent, ni honneur, ni rang, ni situation, de ces gens qui, à toutes les époques, sont les complices des coups de la force (…). Ce qui vous juge le mieux, parce que c’est l’attestation de vos propres remords, c’est que vous n’avez jamais osé dire : Nous célébrerons, nous mettrons au rang des solennités de la France le 2 décembre comme un anniversaire national. »
Le programme de Belleville
« Au nom du suffrage universel, base de toute organisation politique et sociale, donnons mandat à votre député d’affirmer les principes de la démocratie radicale et de revendiquer énergiquement :
– l’application la plus radicale du suffrage universel tant pour l’élection des maires et des conseillers municipaux, sans distinction de localité, que pour l’élection des députés ;
– la liberté individuelle désormais placée sous l’égide des lois et non soumise au bon plaisir et à l’arbitraire administratifs ;
– l’abrogation de la loi de sûreté générale ;
– la liberté de la presse dans toute sa plénitude, débarrassée du timbre et du cautionnement ;
– la liberté de réunion sans entraves et sans pièges avec la faculté de discuter toute matière religieuse, philosophique, politique ou sociale ;
– la liberté d’association pleine et entière ;
– la suppression du budget des cultes et la séparation de l’Église et de l’État ;
– l’instruction primaire, gratuite et obligatoire avec concours entre les intelligences d’élite, pour l’admission aux cours supérieurs, également gratuits ;
– la nomination de tous les fonctionnaires publics par l’élection ;
– la suppression des armées permanentes, causes de ruine pour les finances et les affaires de la Nation, source de haine entre les peuples et de défiance à l’intérieur ;
– les réformes économiques, qui touchent au problème social au nom du principe de justice et d’égalité sociale. »
Approuvé par le candidat Gambetta. Le comité électoral de Belleville. Campagne pour les élections de 1869.